Parole du Donjon
Été 2019. À peine âgé de 3 mois, je découvre ce Donjon de 1160, qui m’apparaît du haut de mes quatre petites pattes, comme un géant. Huit siècles me contemplent…
Très rapidement, le Donjon est devenu mon terrain de jeux favori. Courir dans ses jardins à la Française, traquer les taupes dans le parc, se baigner dans la rivière Le Loing, scruter l’arrivée des hôtes du haut du mur de ronde, sont mes nouvelles activités.
Le soir venu, couché sur le parquet, j’écoute son histoire qui se murmure à mes oreilles. Ancienne demeure Royale au Moyen Âge, le Donjon me raconte son histoire. Il a accueilli tant de rois ! Louis VI, Louis VII, Philippe Auguste, Philippe IV le Bel… Je ferme les yeux et je me mets à rêver de ces costumes colorés, de ces banquets médiévaux auxquels j’aurais bien aimé participé, gourmand comme je suis…
J’aurais bien festoyé avec eux !
Je me vois même transformé en chien de garde aux côtés des mousquetaires et de D’Artagnan lorsque Fouquet est détenu entre les murs du Donjon, devenu prison royale pendant son procès.
Mais de ses gros murs, me raconte-t-il, ont coulé aussi des larmes, quand ruiné par le temps et la main des hommes, il brûla à la Révolution et devint une ruine où seuls ses quatre gros murs restèrent debouts.
Je lui dis alors : « Mais une belle histoire comme la tienne, finit toujours bien ? non ? »
Il sourit et sa voix se fit plus joviale. L’aïeul de mon maître actuel le sauva de la ruine et de la destruction pour en faire son habitation. C’était en 1880.
Et moi, Obby, aujourd’hui, au XXIème siècle, je voudrais tant l’aider à continuer à écrire son histoire pour être le témoin de son temps. Pour ce faire, je dois encourager mon maître qui a décidé depuis deux ans, d’accueillir des hôtes, d’organiser des évènements privés, des shootings photos ou des tournages…
J’aimerais, comme ce Donjon, passer les siècles pour raconter à mon tour de belles histoires aux générations futures.
Signé : Obby, le labrador du Donjon