Un château sauvé de la ruine
C’est au cœur de l’Isère, au sein d’un vaste paysage protégé, que repose le château de Barbarin. De maison forte à château, du faste à la ruine, le château de Barbarin a traversé au cours de son existence bien des périples ! Les premières pierres furent posées au XIVe siècle par François de Revel et son fils. Alors maison forte, la bâtisse fut par la suite agrandie et conservée par Marie de Roussillon jusqu’au XVIe siècle. Il faudra attendre le XVIIIe siècle pour que le nouveau seigneur des lieux, Laurent Joseph de Marcieu, transforme la maison forte en un élégant château de campagne.
Plusieurs générations et propriétaires plus tard, le domaine revient aux mains de Joseph de Barrin qui vendra le château, et uniquement le château, en 1984. Le château de Barbarin se trouva ainsi isolé de son domaine, chose inédite puisque l’ensemble était resté cohérent et uni depuis le XIVe siècle. C’est dans ce contexte que Philippe Seigle acquiert le château en 1993. Il était alors à la recherche d’une propriété et notamment d’une demeure historique a restaurer. À ce moment-là, le château était en état de ruine et de péril avancé.
« Barbarin a été découvert après 25 ans d’oubli. Il n’y avait qu’une partie du toit, plus aucune fenêtre et pas de plancher au premier étage. L’ensemble des cheminées avait été pillé, sauf la grande cheminée monumentale de la cuisine. Il n’y avait pas d’eau et d’électricité, et des ronces poussaient à l’intérieur du grand salon. »
Pour compléter le tableau, les chevaux du fermier qui s’occupait du domaine venaient parfois s’abriter dans le château lorsqu’il faisait mauvais temps ! Acheter un tel bien en aurait découragé plus d’un, mais Philippe Seigle resta fidèle à son projet et mena une restauration complète du monument. En 2003, l’ensemble est à nouveau rendu cohérent par l’acquisition de la ferme et des dépendances jouxtant le château, ainsi que d’une partie des terres.
⮕ Le château de Barbarin, avant/après les travaux de restauration. ⬅
« En plus de cette action de restauration, nous avons mené un grand travail de connaissance et de reconnaissance du château. Il n’était connu par personne, alors que c’est un château qui existe depuis très longtemps. C’est un monument très enraciné dans l’histoire du Dauphiné et qui a été, avec le temps, laissé à l’abandon et oublié. Nous avons fondé une association nommée « Gens de Barbarin » qui a pour statuts : promouvoir le site, le faire connaître et organiser des manifestations culturelles. Cette association a été une clé qui a servi à ouvrir les serrures des collectivités territoriales. Par ailleurs, je me suis beaucoup investi dans le réseau associatif. J’ai notamment été président de la fédération des association patrimoniales de l’Isère. »
Ces différentes actions ont permis de faire connaître au plus grand nombre le château de Barbarin, et ainsi entamer son développement économique et son ouverture au public. Depuis, des manifestations culturelles sont régulièrement organisées au château, avec parfois des rendez-vous réguliers comme c’est le cas pour les Journées des métiers d’art ou « Les visites enchantées », organisées via l’association des châteaux Alpes-Isère. Pendant les vacances scolaires, huit châteaux du territoire proposent des visites aux enfants, avec pour chaque lieu un thème différent. En parallèle, une offre d’hébergement a été développée. Deux chambres d’hôtes sont proposées : les chambres Louise du Bourg et Marie de Roussillon.
« Barbarin est une demeure authentique, avec beaucoup de charme, mais ce n’est pas un grand château dans lequel nous pouvons faire des manifestations avec des centaines de personnes. Il a fallu adapter l’offre au site. Nous proposons des chambres d’hôtes dont une est classée monument historique. Barbarin est situé à côté du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle et nous accueillons des pèlerins, surtout allemands et suisses, qui font une halte confort à Barbarin avant de repartir sur des étapes qui sont plus rudes. »
En presque trente ans, le château de Barbarin a retrouvé sa splendeur et s’est progressivement imposé sur le territoire, grâce aux efforts de Philippe Seigle, de Bruno Tissot et de leur famille.
Notre coup de cœur
Dans ce contexte actuel, Barbarin est un site privilégié dans lequel on prend plaisir à se ressourcer, au vert ! La terrasse du château offre une vue superbe qui s’étend jusqu’au Vercors. Laissez-vous tenter !
Bonjour,
Merci pour cet article !
Auriez-vous s’il vous plait des sources d’informations sur les coûts de restauration d’un château ou d’un bâtiment médiéval en général ? J’aimerais en effet acheter un bâtiment à restaurer, mais suis très démunie pour prévoir un budget.
Merci beaucoup pour votre aide.
Cordialement
Bonjour,
Nous vous remercions pour votre commentaire. Concernant votre projet d’achat, nous vous conseillons de vous rapprocher de Julien Marquis (chasseur de châteaux). Il pourra répondre à toutes vos interrogations : http://www.chasseur-de-chateaux.com . Nous serons contents de suivre votre aventure, tenez nous au courant ! Bonne journée,
Très beau reportage, magnifique restauration, merci!
Un grand merci pour votre message. Bonne journée et à bientôt sur L’Echo des châteaux !