Un mariage sous le Gy… à la ferme de Gy
Au XIXème siècle émerge dans la tête de Victor de Chevron Villette, héritier d’une illustre famille de Giez, l’idée d’une ferme modèle novatrice dans son organisation sociale et technique incluant une dimension pédagogique. La ferme de Gy !
Ambassadeur en Europe centrale pour les Etats de Savoie, il s’inspire des penseurs sociaux du XIXème siècle dont il est proche afin de garder à l’esprit les convictions sociales de cette époque. On peut ainsi lire sur la grande façade boisée “Le travail ennoblit l’Homme et lui promet la prospérité. L’économie et la sobriété assurent l’avenir de sa postérité”. Une tête de vache sculptée en bois renforce l’originalité de cette façade qui ainsi valorise le travail et les qualités morales tout en rappelant que l’élevage fut la raison d’être de la ferme de Gy.
L’ensemble est construit pour permettre un mode de vie en autarcie pour 22 personnes car, en effet, seul le sel devait être acheté.
Sous l’Empire, Théophile de Chevron Villette veut établir une industrie métallurgique moderne en Savoie. Il installe une forge avec son four à réverbère ainsi que des réseaux hydrauliques traversant la ferme et toujours visible aujourd’hui. Cependant l’activité ne parvient pas à se développer et doit changer d’implantation. Elle se délocalise à Annecy dans l’actuel Forges de Cran.
La ferme de Gy fonctionne ainsi du milieu du XIXème siècle jusqu’au début des années 1990 date à laquelle elle devient inadaptée à l’agriculture moderne et se délabre progressivement.
Jean de Chevron Villette entame alors un long et fastidieux travail de reconversion du lieu afin de le faire passer d’une logique agricole à une logique de réception. S’en suit une restauration faisant preuve d’un grand souci d’authenticité des matériaux et des techniques utilisées tout en respectant les volumes et les façades de la ferme.
Afin de faire vivre cet ensemble et le transmettre aux générations futures, la ferme de Gy accueille des événements en son sein 150 jours par an dans une ambiance feutrée et montagnarde. Le château, son parc et la ferme avec leurs jardins constituent un rare ensemble homogène et complet du XIXème siècle toujours dans son écrin naturel.