Quand la belle Agnès Sorel séjourne dans un château…
Dressé sur un plateau rocheux offrant une vue admirable sur la vallée de l’Indre et de la Loire, le château de la Cour au Berruyer, de style Henri II, est un ancien garde fieffé de la forêt de Chinon.
Il
avait pour mission d’empêcher les vols de bois mais aussi de fixer
l’époque du panage c’est-à-dire le moment où les manants du voisinage
pouvaient envoyer leurs porcs en forêt à la glandée.
On raconte que la belle Agnès Sorel (1422-1450) serait demeurée au
château de la Cour. Si cela est avéré, elle n’y fit qu’un bref séjour
car si l’on faisait la somme de tous les passages d’Agnès dans les lieux
où l’on prétend qu’elle a habité, plusieurs existences n’auraient pu
suffire à ses pérégrinations. Toujours est-il que selon la tradition locale, la favorite de Charles VII de passage au château, aurait ressenti le besoin de penser à son salut et de purger sa conscience de ses pêchés. Aussi fit-elle venir un saint ermite, qui, après avoir planté son bâton de houx à l’entrée du château, reçu sa confession. Mais la pauvre pécheresse en avait tant à dérouler que lorsque le saint repartit pour son ermitage, son bâton avait pris racine et il ne put l’arracher. En accord avec ce récit, on montrait encore naguère au nord du château un houx géant à demi-mort de vieillesse, que les anciens s’obstinaient à appeler « le houx d’Agnès Sorel ». Un coup de vent l’a abattu en 1944. Un autre fut planté depuis. Ce sont aujourd’hui 30 hectares de jardins, bois et prairies qui entourent le château de la Cour au Berruyer. Vous y trouverez bien évidemment le jardin d’Houx qui fait écho à la tradition ainsi qu’un jardin à la française créé au XVIIème siècle, mais aussi un jardin potager à l’image de ceux du Moyen-Age avec leurs carrés de légumes et de plantes médicinales. Le Sud s’invite également dans cet hymne à la nature avec le jardin des oliviers entouré de roses blanches et de lavandes luxuriantes. C’est cependant au cœur de ces 30 hectares que Geneviève et Pierre, les propriétaires, ont dissimulé ce qui fait leur fierté, le jardin d’Alexandre. Clos par une charmille et rythmé par un long bassin à fontaine, ce jardin est dédié à un petit garçon de 10 ans disparu dans le tsunami de 2004. Si la cour d’honneur et les jardins se visitent, vous pourrez aussi louer le Manoir de la Cour pour profiter pleinement de la propriété et du territoire. |
« Le château de la Cour au Berruyer n’est pas un simple vestige, mais, par la grâce de quelques fulgurances, un fragment d’éternité ».
Erik L’Homme, Déchirer les ombres
Quel coup de cœur…quelle émotion…
Je suis née au Manoir du château de la Cour au Berruyer en 1946.
J’y ai vécu ma toute jeune enfance…Ma marraine portait le prestigieux nom de Lucienne Gradis…
Aujourd’hui je réside en Île de France, mais chacun de mes passages à Cheille me transporte au Manoir…
Jacqueline ALPHONSE-MOREAU